Travailler dans un restaurant français au Japon

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En avril 2018, c’est avec le visa étudiant, que je suis parti pour la première fois au Japon pour étudier le japonais dans une école de langue à Tokyo. Durant cette année, bien que j’avais préparé mon projet pour le Japon en mettant assez d’argent de côté, j’avais décidé d’exercer une activité professionnelle à temps partiel (arubaito ou baito en japonais).

Pendant quelques jours seulement, j’avais travaillé pour la première fois à temps partiel dans un centre de tri à Yamato transport. C’était mon premier travail au Japon. Ce job était très difficile mais bien rémunéré. Ce petit travail me permettait à la fois de mettre davantage de côté mais surtout de découvrir le monde du travail au Japon. Quelques jours après avoir démissionné de Yamato, un ami m’a parlé d’un restaurant français dans lequel il avait travaillé un an plus tôt.

Dans ce nouvel article bilan au Japon, je vais donc vous parler de mon expérience lorsque j’ai travaillé pour la première fois dans un restaurant français au Japon. Je suis heureux de vous partager mon expérience car la restauration est un des emplois à temps partiels les plus recherchés au Japon. De plus, si comme moi vous n’avez jamais travaillé dans ce secteur avant, cela vous donnera une idée.

Hibiya Palace

Présentation de Hibiya Palace

Hibiya Palace est le nom de ce grand restaurant français situé dans le parc de Hibiya à Chiyoda près de la sortie Kasumigaseki du métro Marunôchi. Ce restaurant de gastronomie française utilise les aliments d’Armand Arnal, un Chef cuisinier français étoilé.

Restaurant Hibiya Palace

Ce restaurant français est tellement grand qu’il est divisé en plusieurs étages :

    • le rez-de-chaussée, permet d’accueillir les visiteurs dans une immense salle où il est possible de déjeuner ou dîner. Ce rez-de-chaussée contient une terrasse extérieure et un grand bar,
    • le premier étage, est principalement dédié aux repas de mariage pour les déjeuners,
    • le deuxième étage, est souvent consacré aux repas d’affaires lors des dîners,
    • le troisième étage, est un toit ouvert et de temps en temps couvert par une installation et des chaises.

Ce restaurant est bien équipé et dispose d’un service exceptionnel, ce qui le rend très confortable et agréable. Il est possible de rejoindre un étage à un autre grâce à des escaliers et un ascenseur. Chaque étage contient également des toilettes.

Hibiya Palace est un restaurant de gastronomie française mais géré par des japonais, que ce soit dans le service, l’organisation et dans la cuisine.

Menu de Hibiya Palace

À Hibiya Palace, il est possible de manger le midi et le soir en semaine, tandis que le week-end est principalement consacré aux repas de mariage, et autres événements en groupe.

Chaque menu est différent mais tous très savoureux, vous retrouverez : des apéritifs aux légumes, des « Pique-nique », du poisson, de la viande de bœuf japonaise, des potagers, du fromage et des desserts, entre autres.

Plus d’informations sur le site officiel du : restaurant Hibiya Palace

Comme j’ai travaillé dans ce restaurant, j’ai eu l’occasion de déguster la savoureuse gastronomie française de leur cuisine, et je peux vous assurer qu’elle est très bonne.

Travailler à Hibiya Palace

Entretien d’embauche à Hibiya Palace

Grâce à mon ami, j’ai pu discuter rapidement avec un des managers qui s’occupait du recrutement afin de déterminer une date pour un entretien d’embauche.

Travailler dans un restaurant en tant que serveur était une première fois, alors pour le coup, je n’avais aucune expérience dans ce secteur. Je me suis donc rendu à l’entretien sans aucune compétence. Comme le restaurant était de gastronomie française, que j’étais français et que mon ami avait fait bonne figure, ils étaient prêts à m’engager.

Pour valider l’entretien d’embauche, il fallait au moins avoir des chaussures de villes noires, des chaussettes noires et un pantalon en tissu noir également. Ils fournissaient une chemise blanche à notre taille, une cravate de couleur bleue, un petit veston gris à boutons et un tablier blanc.

Mon premier jour de travail

Le premier jour où j’ai travaillé en tant que serveur dans le restaurant Hibiya Palace était un jour de repas de mariage avec plus de 60 personnes à servir. Et honnêtement, cette première journée était difficile.

Étant donné que j’étais nouveau et que ce travail était une première pour moi, je m’apprêtais à une petite formation rapide, comme : porter plusieurs assiettes d’une main en marchant ou être capable de dire quelques phrases de politesse en japonais. Loin de cette idée, j’ai commencé à travailler directement comme si cela faisait déjà des années que j’y étais, puis c’était à moi d’assurer. Néanmoins, lorsqu’il s’agissait d’une activité avec subtilité, on me disait comment je devais m’y prendre.

Comme j’ai surtout travaillé le week-end pour les repas de mariage, je vais en profiter pour vous décrire une journée type et en même temps, je vous raconte les différentes tâches que j’exerçais en tant que serveur.

Repas de mariage à Hibiya Palace

11h00 : C’est l’heure à laquelle je commençais chaque samedi et dimanche. Tout d’abord, je me rendais au vestiaire pour enfiler mon uniforme. Puis aussitôt, je me rendais dans la grande salle et j’étais prêt à servir.

11h15 : Avant l’arrivée de chaque client, je me chargeais de balayer la salle principale et l’entrée. Puis nous nous regroupons tous entre serveurs, les managers et les cuisiniers faisaient un discours pour expliquer le déroulement de la journée et le menu du jour.

Salle principale pour manger à Hibiya Palace

11h30 : Ma première activité consistait à récupérer les affaires des clients pour les accrocher à un porte manteau. Nous assignions un numéro à chaque affaire, et nous donnions le double du numéro à notre client. Ainsi, nous savions à qui appartenait chaque vêtement ou sac. Lorsque je récupérais les affaires, chaque client s’installait et d’autres serveurs se chargeaient de leur apporter des cocktails ou jus de fruit pour les faire patienter avant l’arrivée de chaque invité.

12h00 : Généralement, les clients arrivaient petit à petit les uns après les autres. Pour les clients déjà sur place depuis 11h30, j’étais chargé de récupérer les verres d’apéritifs vides et de les apporter dans la réserve où se situait la machine à laver.

12h15 : À ce moment-là, les clients étaient emmenés sur le toit où les organisateurs leur expliquaient le déroulement de la journée. Au même moment, je terminais les derniers préparatifs avec les autres serveurs.

12h30 : Chaque client arrivait les un après les autres dans la salle à manger. Selon les jours, le repas avait lieu dans la grande salle au rez-de-chaussée ou dans la salle du premier étage.

12h45 : Tout le monde était installé et je commençais par donner à chaque personne un oshibori (les serviettes chaudes pour se laver les mains) avant le repas.

Avec les autres serveurs nous apportons tout d’abord des coupes de potager. Personnellement, comme j’étais débutant et pour ne pas me faire remarquer, je prenais le temps de porter une coupe à la fois. Soit c’était brûlant, soit c’était instable. Ma plus grande frayeur était de faire tomber de la soupe sur un des clients. Je vous rassure, pendant mes 3 mois où j’ai travaillé dans le restaurant, cela n’a jamais pu avoir lieu. Après la soupe aux légumes, nous nous occupions de servir des petites assiettes de salades.

Le repas a duré assez longtemps, il y avait plusieurs plats à servir et à débarrasser. Pendant le repas, il arrivait de temps en temps qu’un client nous demandait de servir une nouvelle bouteille de bière ou de vin rouge, certains cocktails ou jus de fruit ou encore du pain. D’ailleurs j’aimais bien servir le client à leur demande.

À côté de cela, lorsque je servais pour la première fois, je ne vous cache pas que j’ai ressenti diverses impressions des clients envers moi. En effet, comme j’étais le seul étranger de tout le restaurant, j’étais celui qu’on voyait le plus quasiment. J’ai donc à la fois eu la chance de faire très bonne impression auprès de clients qui adoraient la France en général, et par ailleurs les clients qui ne supportaient pas la présence d’étranger.

15h30 : Toujours pendant le repas, un client prenait la parole devant tout le monde en faisant un discourt. Puis nous assistons à différents événements tels que les mariés en train de couper le gros gâteau de dessert ou encore casser le couvercle d’un gros tonneaux de saké avec un petit marteau en bois. C’était vraiment la première fois que j’assistais au déroulement d’un repas de mariage, c’était agréable.

16h00 : Le repas prenait fin et je devais m’occuper du porte manteau en donnant chaque affaire aux différents clients. D’ailleurs je prenais plus de plaisir à donner les affaires qu’à les accrocher aux portes manteaux. Puis avec les autres serveurs, je devais me charger de débarrasser les tables, retirer les nappes, vider tous les verres et balayer la salle.

16h30 : C’est seulement à cette heure-ci que nous étions autorisés à manger notre repas du midi. C’était le meilleur moment de la journée. En effet, c’était le seul moment où nous pouvions nous asseoir pour nous reposer. Nous avions donc le droit de manger gratuitement à la cuisine française de nos cuisiniers. C’était toujours un vrai délice. Les cuisiniers nous préparaient toujours des repas très garni et totalement différents du menu des clients.

17h00 : Nous continuions de débarrasser la salle, d’ajouter de nouvelles nappes de table, balayer la salle et remettre les tables et chaises à leur place d’origine. Nous devions également faire la plonge de plus de 200 couverts puis les ranger dans leur boîte.

18h00 : C’est sur cette heure que je terminais ma journée en tant que serveur.

Mon avis sur ce baito

En résumé, après cette première journée de travail en tant que serveur, j’étais sincèrement fatigué et je me demandais vraiment si j’allais pas démissionner. En effet, personnellement je suis webdesigner et j’ai toujours l’habitude de travailler sur une chaise devant mon ordinateur. Autant dire que ce travail était tout l’inverse et il m’a plus fatigué qu’une journée derrière un écran.

Finalement, j’ai décidé de poursuivre car je trouvais l’équipe incroyable. Les serveurs et les managers étaient tellement gentils, il y avait un vrai esprit d’équipe. De plus, je faisais connaissance avec chaque serveur et mon niveau de japonais s’améliorait petit à petit.

Je pense que travailler en tant que serveur dans n’importe quel restaurant est difficile si on est pas habitué à rester debout ou porter plusieurs assiettes en marchant. Mais à côté de cette difficulté, si les membres de l’équipe sont tous sympathiques, cela me suffit pour continuer de travailler. En effet, selon moi, travailler dans une bonne ambiance sera toujours plus intéressante, même si le travail est difficile.

Après un premier mois de travail, le baito était encore plus intéressant car un allemand à rejoint l’équipe en tant que serveur et c’est seulement à ce moment-là que je pouvais parler anglais. Puis un peu plus tard il y a eu un français, encore une fois c’était agréable de pouvoir parler français. J’ai donc pu les former en parlant anglais et français. C’était satisfaisant de travailler eux.

Bien que aujourd’hui, j’ai besoin de m’entraîner encore à porter plusieurs assiettes en marchant rapidement, je pense que travailler à Hibiya Palace m’a bien formé car je devais servir sur plusieurs étages à la fois tout en gardant un langage et une gestuelle très polis avec les clients.

Photo de Lucas

Lucas

Voyageur passionné du Japon, j’ai fondé Projet Japon car j’aime accompagner les touristes francophones dans la préparation de leur séjour au Pays du Soleil Levant. J’ai vécu 2 ans au Japon (visa étudiant et PVT) et je continue de voyager en mettant le site à jour régulièrement. Je vous souhaite la bienvenue et une agréable visite sur Projet Japon !

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