Emploi en tri de colis au Japon

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En mars 2018, lorsque je suis parti au Japon pour la première fois en visa étudiant, j’ai exercé ma première activité professionnelle au cours de cette année d’étude. En effet, bien que j’avais mis assez d’argent de côté, je voulais un peu travailler et pourquoi pas mettre davantage de côté. Ce premier travail était une activité de nuit à temps partiel (autrement appelé arubaito ou baito en japonais).

Pour ce premier emploi, j’ai travaillé à Yamato Transport où je devais trier des colis. L’activité en elle-même était très simple, mais additionné à 8 heures de travail et 1 heure de pause, cela devenait vite très (très) difficile. En effet, c’était un emploi à la fois physique et mental.

Dans ce nouvel article bilan au Japon, je vais donc vous parler de mon expérience lorsque j’ai travaillé dans le tri de colis à Yamato Transport en vous racontant tous les aspects de la difficulté de cet emploi.

Yamato transport au Japon

Présentation de Yamato Transport

Yamato Transport est une société japonaise principalement présente en tant que transport et logistique créée en 1919 par Yasuomi Ogura, filiale du groupe Yamato Holdings.

Yamato Transport au Japon
Yamato Transport est un des concurrents de la Japan Post, spécialisée également dans l’envoie de colis au Japon et partout ailleurs. D’ailleurs je vous invite à lire mon guide pratique pour envoyer vos colis du Japon vers la France.

En vous promenant au Japon, il est fort probable que vous croiserez des camions et livreurs de l’entreprise Yamato. On les reconnaît bien avec le logo du chat noir dans le fond de couleur jaune.

Plus d’informations sur le site officiel de : Yamato Transport

Travailler à Yamato

Entretien d’embauche

Grâce à une connaissance, j’ai pu être mis en contact avec un employé français qui travaillait dans un centre de tri à Yamato à Shinagawa. Ensuite, après quelques échanges avec cet employé, il me partagea une liste de documents que je devais apporter le jour de l’entretien d’embauche.

La liste de documents demandés était la suivante :

  • Un CV japonais (rirekisho),
  • Deux copies de sa carte d’assurance maladie japonaise,
  • Une copie recto-verso de sa carte de résidence,
  • Une copie de livret bancaire (ou RIB),
  • Une copie de son passeport,
  • Un hanko (tampon japonais),
  • Une copie de numéro d’identification My Number.

Il fallait être certain d’avoir tous ces documents le jour J pour avoir une chance de réussir son entretien et surtout faire bonne impression. En effet, la première fois où je me suis rendu à l’entretien d’embauche, nous étions une bonne cinquantaine d’étrangers à postuler. Et bien sûr, la sélection était rapide. En effet, lorsque la moitié des postulants ne possédaient aucun, voire très peu, des documents demandés, forcément c’était peine perdu pour eux.

Mise à part les documents demandés, l’entretien en lui-même n’était pas aussi difficile que je l’imaginais. En effet, si vous aviez une bonne base en japonais, ce n’était pas bien compliqué de répondre aux questions. Il fallait savoir se présenter en japonais.

À la suite de l’entretien, le jour suivant on me contacta par téléphone en me disant que j’étais retenu. Cette fois-ci, je devais me rendre à Shinagawa au centre de tri de colis pour signer le contrat. Ce jour-là, je devais compléter de nombreux documents en japonais.

Emploi du temps et salaire

Avant de rentrer dans le vif du sujet, sachez que je n’ai pas travaillé une, mais deux fois à Yamato. En effet, pour être exacte, lorsque j’étais en visa étudiant j’ai tenu 3 nuits et en visa vacances-travail j’ai tenu 7 nuits. Je dis bien « tenu » car c’est vraiment un travail de warrior. Honnêtement, parmi tous les emplois saisonniers, stages en France ou baito au Japon, le tri de colis était le travail le plus difficile que j’ai pu faire.

Le jour de l’entretien, on vous donne une fiche sur laquelle vous devez cocher les nuits où vous souhaitez travailler. De souvenir, nous avions le droit de choisir jusqu’à 5 nuits par semaine et 8 heures de travail.

La raison pour laquelle cet emploi attirait de nombreux étrangers (principaux pays asiatiques), c’est bien pour son salaire. En effet, si vous décidiez de travailler les 5 nuits pendant 8 heures, vous receviez le salaire maximum, à savoir presque 2000€. Ce salaire était même plus important que n’importe quel autre salaire de baito au Japon.

Comme je le disais plus haut, j’avais un budget qui me permettait largement de vivre au Japon même sans travailler, mais comme je n’aime pas faire les choses à moitié j’ai demandé à travailler 5 nuits pendant 8 heures.

Travailler dans le tri de colis à Yamato

Activités de tri de colis

Lorsque j’étais en visa étudiant, j’habitais à Higashinakano alors je mettais environ 1 heure pour me rendre au centre de tri de colis à Shinagawa. Tandis que lorsque j’étais en visa vacances-travail, j’habitais à Tsutsujigaoka alors je mettais environ 1 heure et 20 min pour m’y rendre.

Le premier jour de travail, un supérieur m’a expliqué le système pour enregistrer son heure de début de journée et son heure de heure de fin de journée. Pour enregistrer mes horaires, j’avais un ticket que je devais passer dans une machine. Cette dernière permettait donc de garder une trace de nos horaires, et ainsi il était plus facile de voir si vous respectiez vos horaires.

Ensuite, on me montra l’équipement que je devais porter : des chaussures de protection à ma taille, des gants pour se protéger les mains et un casque obligatoire pour se protéger la tête.

Puis, j’ai suivi mon tuteur jusqu’à l’endroit où j’allais travailler toute la nuit. C’était un immense entrepôt dans lequel se trouvaient des centaines de chariots contenant des colis.

Pendant une nuit de travail, je n’ai pas uniquement fait du tri de colis. En effet, il y avait de nombreuses et différentes activités et les rôles de chaque employé pouvait changer. Et heureusement parce-que trier du colis toute la nuit, sans interruptions, cela devient vite fatigant.

Voici quelques activités que je faisais lors d’une nuit :

    • 1ère activité de tri de colis : Récupérer des colis sur des tapis roulants et les poser dans différents chariots. Chaque colis contenait une adresse dont des chiffres et c’est donc en fonction de l’inscription des chiffres que je pouvais classer les colis dans les chariots. Chaque chariot était classé eux-mêmes par adresse postale. Je m’occupais de cette activité lors de mon année en visa étudiant.
    • 2ème activité de tri de colis : Récupérer des colis dans des chariots et les poser sur des tapis roulants. Chaque colis contenait une adresse dont des chiffres et c’est donc en fonction des chiffres que je pouvais les déposer sur les différents tapis roulants. Chaque tapis roulant était classé eux-mêmes par adresse postale. Je m’occupais de cette activité lors de mon année en visa vacances-travail.

Si vous avez bien lu, vous avez sans doute remarquez que ces deux activités s’opposent en formant une boucle. Je ne sais pas exactement comment l’entrepôt est organisé mais j’imagine que certaine activité forme des boucles afin que les colis soient triés de façon parfaite sans qu’il y ait la moindre erreur. Ce sont donc des vérifications et des re-vérifications.

 

    • 3ème activité de tri de colis : De temps en temps, peut-être une nuit sur deux, j’étais le co-pilote d’un chauffeur poids lourd. Mon rôle était d’aider le chauffeur à sortir plusieurs chariots remplis de colis à différentes adresses de Yamato dans Tokyo. Cette activité était de loin la meilleur puisque dans le camion je pouvais à la fois me reposer ou regarder Tokyo la nuit à travers la fenêtre du camion aux alentours de 3h du matin. Mais ce qui m’a plu le plus, c’était de pouvoir discuter avec le chauffeur. Tous les chauffeurs étaient japonais donc je parlais en japonais avec eux. J’ai eu des chauffeurs bavards comme des silencieux. Parmi eux, j’ai échangé des conversations très touchantes puisque je ressentais leur quotidien en tant que chauffeur routier travaillant à Yamato. Autant vous dire qu’ils sont très courageux. En effet, les chauffeurs routiers sont pas aussi bien payés que nous dans le tri de colis. Et leur seule façon de vivre (ou survivre) c’est de travailler tous les jours 7 jours sur 7. La plupart d’entre eux dorment dans leur camion afin de toucher un salaire pour vivre. J’ai eu chance de faire cette activité lors de mon année en visa vacances-travail.
    • 4ème activité de tri de colis : Plutôt en fin de nuit, je devais déplacer plusieurs dizaines de chariot « frigorifié » vers différents camions en fonction du numéro affiché sur les chariots. Ces derniers pesaient près de 500 kg. Même si ils pouvaient se déplacer grâce à leur roulette, il était difficile de prendre de l’élan. C’était vraiment très lourd.
    • 5ème activité de tri de colis : Enfin, pour terminer la nuit, je devais accrocher du ruban adhésif sur plusieurs dizaines de feuilles numérotées par adresse postale. Ensuite, ces feuilles sont accrochées sur les chariots afin de pouvoir classer les colis. Bien que c’était la dernière activité, ce n’était pas une activité agréable. Toutes les fins de nuit, j’étais fatigué.

Mon avis sur ce baito

Ce baito qui était mon premier travail à temps partiel au Japon était sans aucun doute le plus éprouvant que j’aurai pu faire. Ce qui rend ce travail difficile est certainement le manque de pause que nous avions le droit de prendre. D’autant plus qu’elle était très mal programmée. En effet, il y avait deux pauses de 30 min programmées, l’une à 1h30 et l’autre à 2h30. Puis il fallait enchaîner 4h30 voire 5 heures de travail sans interruptions. Si ces pauses étaient programmées en milieu de nuit, cela aurait été un poil mieux reposant.

Bien entendu, ce n’était pas la seule difficulté puisque le tri de colis est un sacré exercice physique et mental. Physique parce-que je devais déposer des gros colis pesant jusqu’à 80 kg. Autant dire qu’après une nuit, tu deviens rapidement fatigué. C’est comme si tu allais à la salle de musculation pendant toute une nuit. Et mental parce-que pendant 7 heures, je faisais les mêmes mouvements, on a ni le droit de perdre du temps et on est très peu autorisé à discuter avec son voisin.

Pour faire cet emploi, il faut être solide physiquement et mentalement. Vers 4h30 du matin, alors que la nuit se terminait, je voyais des vietnamiens s’éclipser dans des chariots pour dormir un peu, d’autres s’asseyaient discrètement. Nous étions autorisés à aller au toilette et à boire sans trop perdre de temps.

Quand j’ai signé le contrat, j’avais prévu de travailler 3 mois. Lors de mon visa étudiant, c’était juste impossible de pratiquer cette activité professionnelle car la journée j’allais à l’école et la nuit je travaillais dans le centre de colis. Cela explique la raison pour laquelle j’ai tenu seulement 3 nuits. Tout simplement parce-que je ne dormais pas.

Par contre lors de mon visa vacances-travail, c’était différent. Bien que j’avais également prévu de travailler 3 mois, j’ai démissionné après seulement 7 nuits de travail parce-que j’avais trouvé un nouvel emploi et cette fois-ci dans l’informatique en tant que webdesigner. Donc c’était parfait pour moi, je pouvais poursuivre le travail mais pour une autre entreprise.

À Yamato, vous êtes sûr à 90% de chance d’être retenu pour travailler chez eux. Il y a autant de postulant que d’abandon. Ce travail est vraiment difficile, c’est pourquoi je vous recommande de travailler là-bas si seulement vous êtes solides que ce soit mentalement ou physiquement.

Photo de Lucas

Lucas

Voyageur passionné du Japon, j’ai fondé Projet Japon car j’aime accompagner les touristes francophones dans la préparation de leur séjour au Pays du Soleil Levant. J’ai vécu 2 ans au Japon (visa étudiant et PVT) et je continue de voyager en mettant le site à jour régulièrement. Je vous souhaite la bienvenue et une agréable visite sur Projet Japon !

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